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Découvertes archéologiques de l'Inrap dans l'Aube

Depuis sa création en 2002, les archéologues de l’Inrap ont mené plus de 650 diagnostics et 150 fouilles dans le département de l’Aube. Cette importante activité de recherche archéologique, liée au dynamisme de l’aménagement du territoire, a permis de renouveler profondément la connaissance de l’histoire de l’Aube, des périodes les plus anciennes, sans écriture, aux grands conflits mondiaux du XXe siècle.


Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives)

www.inrap.fr

Contact accueil de l’exposition, réservation visites et ateliers

Tél. : 03 25 42 41 49
/ 06 88 85 50 57

Email : arke@aube.fr

Ressources

Bibliographie autour de l'archéologie dans l'Aube

Du silex à l'or - Aube nouvelle n°103 (magazine du Département de l'Aube)

Interview de Nicolas Dohrmann (commissaire général de l'exposition) - radio RCF : présentation d'ArkéAube et de l'agenda des manifestations

Sur le Parc logistique de l’Aube : 6 fouilles riches d'enseignements

Six fouilles ont été réalisées entre 2004 et 2017, en amont du Parc logistique de l'Aube : parc d'activités économiques de 250 hectares, aménagé par le Département de l’Aube, sur le territoire des communes de :

  • Buchères,
  • Moussey,
  • Saint-Léger près-Troyes.

Les archéologues ont appréhendé l’évolution de ce terroir sur de très longues périodes chronologiques, de 5000 avant notre ère jusqu’au Xe siècle.

Fibules - Fouille pour le parc logistique de l'Aube, Buchères (Aube) © Denis Gliksman, InrapFibules - Fouille pour le parc logistique de l'Aube, Buchères (Aube) © Denis Gliksman, Inrap

Fouille pour le parc logistique de l'Aube, Buchères (Aube) © Denis Gliksman, InrapFouille pour le parc logistique de l'Aube, Buchères (Aube) © Denis Gliksman, Inrap

Des habitats et sépultures datant du Néolithique (5200 à 2800 avant notre ère) constituent les premières traces d’occupation humaine révélées, dont une importante sépulture collective du Néolithique récent (environ 3500 avant notre ère), contenant plus de vingt individus. Des nécropoles importantes de l’Âge du fer ont aussi été fouillées. Ces tombes, dont une nécropole de guerriers gaulois, nous fontentrer un peu plus dans l’intimité et la culture de ces communautés celtiques dubord de Seine. Un regroupement de l’activité humaine est attesté au second âge du fer (500 à 30 avant notre ère). De 30 avant notre ère à l’an 476, la population gallo romaine s’installe. Au Moyen Âge, les habitants vont peu à peu donner naissance aux villages actuels et utilisent les terres seulement à des fins agropastorales. Un programme de recherche archéologique mené par l’Inrap étudie l’évolution du territoire de l’Aube dans les environs de Troyes et s’appuie en grande partie sur ces données. Il permet de connaître sur la longue durée, la dynamique de peuplement et de cerner les changements et bouleversements des sociétés qui ont bâti ce territoire.

Grâce au gazoduc Arc de Dierrey : un territoire peu connu exploré

La quarantaine de fouilles réalisées par l’Inrap sur le tracé du gazoduc Arc de Dierrey, porté par GRT Gaz, de 2013 à 2015, ont été l’occasion d’explorer une zone du département qui était peu connue archéologiquement. Des points de peuplement et des zones fréquentées occasionnellement au Néolithique ont été retrouvés.
Parmi ces vestiges, trois bâtiments du Néolithique moyen et plusieurs milliers de déchets de taille de silex. Sept sites datent de l’époque protohistorique.
Les périodes les plus récentes de l’Âge du bronze (1500 à 900 avant notre ère) sont notamment connues grâce à des sépultures : la nécropole de Marigny-le-Châtel regroupe plus de quarante individus et six monuments funéraires.

La création de la ville de Troyes vers l’an 0 entraîne le développement de l’activité sur son territoire. L’Inrap a fouillé huit fermes antiques.
Pour le Moyen Âge, dès la période mérovingienne, les archéologues ont retrouvé des habitats groupés accompagnés d’une nécropole, installé de part et d’autre de la Seine. Ces sites étaient occupés du VIe au XI
e siècle. Une maison forte a également été implantée dans le Nogentais au XIIe siècle.

Les vestiges de deux moulins à eau des XVIe-XVIIee siècles ont aussi été exhumés à Rumilly-les-Vaudes, témoins de l’importance économique des moulins, à l’ère préindustrielle, qui jalonnaient le cours de la Seine tous les 3 km, au XVIIIe siècle.

Autres sites remarquables

  • À Lavau, en périphérie de Troyes, en 2015, les archéologues de l’Inrap ont découvert une tombe princière celte implantée au coeur d’un ensemble funéraire monumental. Utilisée durant dix-sept siècles, cette nécropole se caractérise non seulement par sa longévité et sa monumentalité mais également par son bon état de conservation. Il s’agit d’une découverte majeure en Europe.
  • À Pont-sur-Seine, un site néolithique de 4 hectares, datant de 4700 à 2500 ansavant notre ère, a été mis au jour en 2009. Exceptionnel par la densité de son occupation, la monumentalité des bâtiments et le caractère inédit de certaines architectures, ce site est sans équivalent connu en France, voire en Europe. Au lieu-dit « Marnay », une nécropole du Moyen Âge de 730 personnes, utilisée du Ve au XIIe siècle a été étudiée par les archéologues de l’Inrap. Témoin du passage de la nécropole mérovingienne au cimetière paroissial médiéval, elle renseigne sur la pérennité, le rôle des élites mérovingiennes et leur influence dans le développement du christianisme.

Fouille de Pont-sur-Seine © Denis Gliksman, InrapFouille de Pont-sur-Seine © Denis Gliksman, Inrap

  • À Bréviandes, ce sont les vestiges d’une douzaine de grandes maisons construites il y a plus de 7000 ans par les premiers paysans de la période néolithique qui ont été découverts.
  • À Troyes, place de la Libération, les archéologues ont retrouvé des vestiges de lacité antique (Augustobona). Grâce à un milieu humide, des objets en bois intact sont été mis au jour dont un lot de 26 tablettes en sapin ou épicéa portant des inscriptions des Ier- IIIesiècles. 2 500 sépultures du Moyen Âge et un cimetière paroissial du XVIIe siècle ont également été fouillés sur ce site.
  • Impasse des Carmélites, une nécropole du début de l’époque romaine a été découverte. Dans un état de conservation exceptionnel, elle documente les gestes funéraires, entre pratiques gauloises et romaines. Ce site révèle les prémices de la ville antique de Troyes.
  • Rue Pierre-Labonde, la création du Centre de congrès de l’Aube, portée par le Conseil départemental de l’Aube, a révélé un habitat gallo-romain et les vestiges d’un habitat médiéval et de trois ateliers de tannerie qui permettent de retracer les techniques médiévales de production des cuirs et un pan méconnu de l’histoire de Troyes au Moyen Âge. Les données acquises sont précieuses pour de nombreux programmes de recherche en cours, internes à l’Inrap ou en partenariat (universités, CNRS, etc.), qui concernent des thèmes, périodes et couvertures territoriales variés.

Vaisselle fragmentée au centre d’un monument funéraire (début de l'époque romaine, 30 av. notre ère), Troyes (Aube) © Annie Viannet, InrapVaisselle fragmentée au centre d’un monument funéraire (début de l'époque romaine, 30 av. notre ère), Troyes (Aube) © Annie Viannet, Inrap